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Gnilman – au coeur de l‘écotourisme sénégalais

Bienvenue à Gnilmal, un écocampement qui accueille les touristes et volontaires dans un cadre chaleureux et authentique. Placé entre le majestueux delta verdissant du Sine Saloum et les plages blanches infinies de la côte Atlantique, ce lieu est pionnier de l’écotourisme Sénégalais. En différenciation de la grande majorité d’établissements, il contribue à l’économie, la culture et l’écologie locale. Découvrez son histoire et impact dans le contexte du tourisme Sénégalais d’aujourd’hui !

Voyager autrement, c’est être à la rencontre des locaux, se laisser immerger par la culture et la nature unique locale, c’est entrer en résonance avec ce qui veut vivre en nous. Bref, c’est l’antithèse du tourisme de masse, y compris celui avec un label durable. Ce modèle touristique industriel coûte cher et ne rapporte finalement que peu aux locaux et aux touristes.

Pour le touriste, l’expérience de séjour reste souvent superficielle avec un impact considérable sur les ressources d’eau, d’électricité et une production de déchets, surtout en plastique, qui finit sur les plages précédemment paradisiaques. Cette forme de tourisme maintient la séparation entre le touriste et la communauté locale qui l’accueille.

En Afrique en particulier, il semble également y avoir un tourisme détenu majoritairement par des blancs. A titre d’exemple, les écolodges du Sénégal sont emblématiques pour un impact négatif sous label vert. Ils paient souvent des salaires bas en embauchant un nombre considérable de personnel journalier non formé. Le greenwashing des industries occidentales trouve son reflet dans ces écolodge qui sont en effet des îlots de blancs isolés de la réalité dans les villages qui l’entourent et de l’impact qu’ils produisent.

Lorella Pignet-Fall et Jean-Philippe Steeger

Le greenwashing du tourisme industriel blanc

La conception architecturale à la Disneyland de ces lodges donne une image faussée de l’Afrique, tout en étant mal adaptée au climat local. La surchauffe requiert la présence de l’air conditionné, outre la présence de piscines dans une zone très aride. Dans plusieurs municipalités, l’eau courante a été coupée pour approvisionner ces lieux touristiques d’eau potable. Ces facteurs contribuent au décalage de l’expérience touristique, ainsi qu’à la méfiance des offres touristiques. Quel rôle je joue en tant que touriste européen voyageant au Sénégal ? Y-a-t-il d’autres options touristiques qu’un tourisme local très basique et ces bulles néocoloniales haut-de-gamme ? Enfin, comment faire des établissements touristiques une force pour dynamiser les échanges entre les touristes de l’un côté, et l’économie, la communauté, culture et nature locale de l’autre ?

"Ecolodge" au Sénégal - le village d'à côté n'a plus accès à l'eau suite à son installation

Vers un tourisme pour la vie

Nous sommes à la recherche d’un tourisme régénératif où nous pouvons apprendre et faire des expériences uniques et mémorables. C’est un tourisme qui contribue à la biodiversité locale, à la richesse culturelle et à la croissance personnelle. C’est la magie du croisement entre la beauté naturelle du lieu, la rencontre des profondeurs et mystères du lieu, et la place à l’imprévu dans la découverte touristique. C’est s’ouvrir au potentiel du tourisme en tant que force pour un avenir différent, plus vivant, plus riche pour ceux qui y participent.Nous explorerons Gnilman en tant que lieu du cœur qui pompe l’énergie dans les artères de l’écosystème duquel il fait partie. C’est une force de guérison des divisions du passé et une perspective concrète pour touriste à quête de sens, d’immersion et de rencontre. Et c’est une opportunité pour l’avenir des femmes entrepreneurs, les artisans locaux et leur environnement.

Gnilman et l'Écotourisme au Sénégal

Gnilman a ouvert ses portes en 2019 avec un modèle hybride : une structure touristique, une association en développement durable et un centre de formation de locaux et de volontaires internationaux. Environ un tiers des revenus touristiques sont reversés vers l’association. Le lieu peut accueillir 15 personnes, dispose d’un centre de recyclage, de quelques animaux, ainsi que de deux systèmes de panneaux solaires et une citerne d’eau.  

C’est un accueil très chaleureux et amical que m’offre Lorella, ainsi que son époux Alione qui ont lancé le projet. En effet, le thème de l’amour semble traverser tout le projet. Alors que l’environnement semble assez difficile, l’espoir actif d’un tourisme et d’une société juste semble inépuisable. Donner vie à son rêve de créer un lieu chaleureux dans cette zone merveilleuse était une évidence : « Je  ne peut pas faire différemment » explique Lorella.

Nourrit par une tradition franciscaine, les sagesses sufi et les traditions spirituelles locales, on peut ressentir l’esprit bienveillant du lieu. A la place de la tristesse dans le visage des employées dans les écolodges, ici un retrouve des sourires authentiques, des conversations avec le personnel et des volontaires visiblement chaleureux et inspirés. Alors que des stages et volontariats plus prestigieux était disponible à eux, ils ont préféré de travailler ici, être en réel contact avec les locaux et pouvoir bénéficier d’un espace qui leur permet de devenir co-créateur. Probablement, ce sont des compétences bien plus valorisées que ceux obtenus dans une structure rigide et peu autonome.

Dans ma conversation avec Lorella, elle partage avec moi la légende du Colibri telle que partagée par Pierre Rhabi:

« Un jour dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques goutte avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’est pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu » Et le colibri le répondit : 'Je le sais, mais je fais ma part.' »

Gnilman: comfortable sans être dans la gamme du tourisme de luxe

S'ouvrir à de nouvelles perspectives

En tant que personne qui s’identifie comme LGBTIQ, l’image du colibri me parlait bien. Cependant, j’ai du apprendre des propos charactérisés comme homophobe par Pierre Rhabbi. Sa grande contribution au mouvement agroécologique et sa sagesse semble avoir des limites. Tout comme la science de la biologie, il semble avoir nié l’existence de l’homosexualité et son rôle important dans l’écologie et la société. En effet, malgré les stigmas dans la recherche et peu de financement sur le sujet, au moins 1700 especes avec des pratiques homosexuels ont été documentées. La vie, c’est la diversité, même si notre vision du monde n’y correspond pas. On reste aveugle, si on ferme les yeux à cette réalité de l’amour qui dépasse les frontières traditionnelles.

Revenant au Colibri, l’incompréhension existe belle est bien aussi pour Gnilman. Les villageois ne comprennent pas pourquoi ils n’en font pas un projet à profit. Les blanc, c’est soit ceux qui exploitent, soit ceux qui aident pour compenser cette exploitation. Peu sont ceux qui donnent une réelle perspective d’égal à égal. Et les touristes s’attendent souvent aux standards touristiques, comme de pouvoir offrir une bouteille de champagne dans le cas de plateformes telles que Booking.

L’association à son tour organise des formations sur le développement durable et l’entreprenariat féminin. Le centre a déjà forme des centaines de femmes dans la gestion d’entreprise et la transformation de produits pour créer de la valeur ajoutée. Ils gèrent également les microcrédits déversés par les banques de développement. Par la suite, les femmes vont créer leur commerces pour produire des confitures, du beurre de karité ou des savons locaux. Ainsi, l’écotourisme contribue aussi au développement d’une économie durable à la fois écologiquement, socialement et économiquement.

D’un point de vue de communication et de marketing, les acteurs d’un tourisme plus durable semblent manquer de visibilité comparé aux offres standards sous faux labels. Malgré l’existence de sites de tourisme durable et le bouche à oreille, l’environnement d’attention des touristes est aujourd’hui dirigé vers une utopie déconnectée de la realité locale. Notre exploration avec Lorella nous mène alors à explorer comment ancrer sa communication dans les réseaux locaux touristiques, à travers les restaurants, bars, centres culturels etc.

En outre, nous explorerons le rôle d’un storytelling qui puisse tisser des liens entre la réalité de vie des villageois et des touristes, les traditions spirituelles et les perspectives pour l’avenir pour ce lieu. Quel potentiel pourrions-nous activer par l’imagination active et la participation des acteurs du changement ? Je suis convaincu que tous les ingrédients sont déjà présents pour ce succès : une croyance forte, la sagesse de l’amour et les connaissances des réalités du tourisme et du développement durable.

En savoir plus

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